Histoire
Saint-Gilles est une cité d’art roman, haut lieu de pèlerinage, sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle et de Saint Pierre de Rome.
Le plateau où s’élève aujourd’hui Saint-Gilles a été occupé, dès la plus haute antiquité, et même vraisemblablement à la préhistoire.
A l’époque romaine existaient, sur notre terroir, des latifundia, comme en attestent de nombreuses découvertes archéologiques (mosaïques, fragments d’autels, stèles votives, sarcophages, etc.).
Du Vème au IXème siècle, cette communauté, située sur une marche frontière, souffrit des exactions militaires et vit le déferlement des Goths et des Sarrasins.
A la fin du VIIème siècle, l’ermite Gilles fonda un monastère bénédictin et une église portant le vocable de saint Pierre.
Au IXème siècle, l’abbaye de saint Pierre et saint Paul entra dans l’histoire et jouit d’une réputation due aux miracles réalisés par son fondateur. Les pèlerins affluèrent et le bourg prit un essor qui fit de lui une capitale de la France Méditerranéenne à partir du XIIème siècle, qui vit la construction de l’abbatiale dont nous possédons encore les vestiges.
Les pèlerinages ne furent pas la seule raison de la prospérité de la ville. La présence de quatre ports élargissant les échanges commerciaux avec l’Europe et la protection des Comtes de Toulouse furent également des éléments très importants du développement et du rayonnement de la cité.
En 1208 et 1209, Saint-Gilles fut impliquée dans l’affaire cathare, avec l’assassinat du légat du pape, Pierre de Castelnau, et la "pénitence" du comte Raymond VI de Toulouse, qui déclencheront la croisade contre les Albigeois.
La tranquillité de la cité fut également troublée par les guerres de religion : la Réforme fit son apparition à Saint-Gilles vers le milieu du XVème siècle et il s’ensuivit près d’un siècle de luttes fort dommageables pour le patrimoine architectural de la ville.
Epuisée et ruinée par ces guerres, puis par la Révolution, la cité s’engloutit peu à peu.
Aujourd’hui, Saint-Gilles attire de nombreux visiteurs qui découvrent la richesse iconographique de la façade médiévale de son église abbatiale (désormais classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, au titre d’étape sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle), la pureté architectonique de son escalier en vis, la beauté recueillie de son immense église basse (ou crypte). Ils flânent également dans ses ruelles ensoleillées, bordées de maisons aux pierres ouvragées, et partent de son port pour découvrir la Camargue en bateau.
Parallèlement, l’essor de l’arboriculture sur la Costière et une viticulture en pleine renaissance avec des crus classés dans les Costières de Nîmes, viennent équilibrer les importantes rizières qui font la richesse des zones humides aux portes de la Camargue.
Autant d’atouts qui font de Saint-Gilles une ville particulièrement riche du passé, mais qui n’en est pas moins résolument tournée vers son avenir.